Dis merci, tu ne connais pas ta chance d’avoir été adoptée de MONESTIER Barbara, Ed Anne Carrière
« Estime-toi heureuse, tu ne connais pas ta chance. « Combien de fois n’avais-je pas entendu cette phrase depuis mon arrivée en France ? C’était quoi, ma chance ? D’avoir été adoptée ? D’avoir quitté le Chili où j’avais une existence si misérable ?Mais, pour moi qui n’avais jamais rien connu d’autre et n’avais aucun point de comparaison, c’était ça, la vie ! Oui, bien sûr, j’avais de la chance puisqu’on m’avait choisie. Mais moi, je n’avais rien choisi du tout ! Allais-je devoir toute ma vie dire merci ? Vingt ans après, Barbara Monestier raconte comment, jour après jour, elle a appris à se réconcilier avec son histoire. Un témoignage courageux sur l’adoption, vue du côté de l’enfant.
« D’où viens-tu ? » Encore cette question qui me déchire les entrailles. C’est comme si, pour la centième fois, on me prenait ma vie. « Mais je suis d’ici. J’habite Pris, ma famille est française… » On n’est donc rien sans ses origines ?
Lorsque j’étais une toute petite enfant j’habitais au Chili. Nous vivions la, heureux et insouciants et jamais on ne m’avait parle d’adoption…
Un jour, ils sont venus pour m’arracher à ma vie. Je me sentais comme une marchandise. J’avais quatre ans et demi. Jamais je n’ai oublie.
Ma nouvelle mère a fait de moi une petite princesse, mais moi je m’en fichais. Je ne voulais pas de toute cette richesse, de ce bonheur de pacotille. « Tu ne connais pas ta chance », me disait-on souvent. Mais que voulaient-ils dire ? Savent-ils ou est le bonheur ? Allais-je devoir toute ma vie remercier d’avoir été adoptée ? Mes parents n’avaient-ils pas besoin de moi, eux aussi ?
Vingt ans après, Barbara Monestier raconte comment, jour après jour, elle a appris à se réconcilier avec sa vie. Un témoignage courageux sur l’adoption, vue du côté de l’enfant.
